Durant une enquête qu’il avait dirigée, Yannick Colleu, expert en métaux précieux, fait de grandes révélations. Il avait parlé de la « vraie fausse » monnaie diffusée en catimini par l’État français. Des informations obtenues grâce aux archives de la Banque de France.
L’État français et la fausse monnaie : une histoire méconnue
Dès le début, cette histoire a attiré beaucoup d’attention. Maintenant, imaginez-vous, un État participant à l’un des scams monétaires les plus scandaleux de l’histoire récente. Oui, c’est vrai. Entre 1951 et 1960, l’État français a aidé la Banque de France à fabriquer des faux sous forme de copies d’or et à les répartir dans le monde.
Ils doivent faire face à de nombreux défis financiers de l’après-guerre. Il n’y avait plus d’or dans les coffres de la France : « Nous n’avions plus d’or à la fin de la guerre. Tout avait été fondu pour avoir de l’argent et acheter des munitions. », dit Yannick Colleu, spécialiste des métaux précieux. Pour surmonter ce problème, il a été décidé de copier illégalement des pièces d’or. Le ministre des Finances a décidé d’approuver l’impression de milliards de fausses pièces d’État avec le consentement de la Banque de France de l’époque : selon lui, ils ont produit plus d’argent qu’il ne pouvait l’utiliser. À quoi ressemblaient ces billets ? Nous exprimions des pièces d’or de 20 francs avec un coq qui ont été démonétisées depuis 1926 pour passer inaperçues.
Les répercussions de ces scams
Au total, 37,5 millions de pièces furent ainsi falsifiées. Copie quasi parfaite, les faux réussirent à tromper les marchés pendant des années. Toutefois, les spécialistes ont apprécié le jeu sur les brillances des nouvelles pièces, censées pourtant dater d’avant 1914. En effet, je cite Yannick Colleu : « En janvier 1952, la Banque de France est obligée d’émettre un communiqué de presse pour trouver une explication ». L’affaire devient en réalité publique lorsque des analystes monnayeurs révèleront que les pièces contiennent moins d’or que les vraies. Des numismatiques ont ajouté le taux d’or à 897,3 millièmes au lieu du 900 obligatoire.
De plus, cette aventure monétaire a des implications fiscales. Aujourd’hui, les pièces sont qualifiées de jetons et non de monnaies, ce qui signifie qu’elles devraient être exemptées de certaines taxes. Pourtant, lors de la revente après cette affaire, le fisc demande environ 11,5 % d’imposition. Arnaud Manas, de la Banque de France, pense que cette imposition est légitime. En effet, même si la France ne reconnaissait pas les écus, ils étaient considérés comme une monnaie officielle du pays avant 1973. C’est ainsi que la fausse monnaie de l’État français reste inscrite dans l’histoire de la fiscalité et de la monnaie du pays.