Eaux en bouteille : 8 marques sous surveillance pour des pratiques douteuses
Les Français font souvent confiance aux eaux en bouteille pour leur qualité et leur sécurité. Pourtant, des révélations récentes remettent en question cette image. Huit grandes marques sont aujourd’hui pointées du doigt par les autorités sanitaires pour des traitements interdits et des pratiques trompeuses. Voici ce qu’il faut savoir.
Pourquoi les Français préfèrent les eaux en bouteille ?
De nombreux consommateurs pensent que l’eau en bouteille est plus saine que l’eau du robinet. En France, bien que l’eau du robinet soit strictement contrôlée, elle souffre d’une mauvaise réputation, notamment à cause du goût ou des doutes sur sa pureté.
Cependant, l’eau en bouteille n’est pas parfaite. Outre la présence de microplastiques déjà bien connue, de nouvelles pratiques douteuses viennent d’être mises en lumière, impactant des marques très populaires.
Une enquête qui dévoile des pratiques interdites
Une enquête publiée par Le Monde et Franceinfo révèle que plusieurs eaux minérales commercialisées par Nestlé ont été traitées avec des méthodes interdites.
- En 2020, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) avait déjà ouvert une enquête suite à des accusations contre le groupe Alma.
- Ces pratiques incluaient l’ajout de substances chimiques et l’utilisation de gaz carbonique pour traiter l’eau.
En 2024, de nouvelles révélations ont montré que Nestlé utilisait des filtres interdits, parfois dissimulés dans des armoires électriques pour tromper les contrôles.
Un « niveau de confiance insuffisant » dans la qualité de l’eau
Les autorités sanitaires, notamment les agences régionales de santé (ARS), ont mené une expertise approfondie sur les eaux concernées. Selon le Laboratoire d’hydrologie de Nancy, ces investigations concluent à un « niveau de confiance insuffisant » sur la qualité des ressources utilisées.
Nestlé a reconnu l’utilisation de traitements comme les ultraviolets ou les filtres au charbon actif, interdits par la réglementation. En 2023, une réunion interministérielle a même autorisé, temporairement, une microfiltration sous certaines conditions pour garantir la sécurité.
Les 8 marques concernées par cette affaire
Voici les marques d’eau identifiées dans cette enquête :
- Cristaline
- Hépar
- Contrex
- Perrier
- Vichy Saint-Yorre
- Vichy Célestins
- Eau de Chateldon
- Vittel
Ces marques, bien connues des consommateurs, ont vu leur réputation fragilisée par ces pratiques.
Nestlé répond aux accusations
Muriel Lienau, responsable de Nestlé Waters Europe, a déclaré que toutes leurs opérations sont désormais conformes aux réglementations. Elle affirme que la transparence est une priorité pour l’entreprise. Cependant, malgré ces engagements, Nestlé continue d’utiliser des micro-filtres non autorisés par l’Union européenne.
La responsable évoque également les défis posés par le réchauffement climatique et le stress hydrique, qui affectent la qualité des eaux embouteillées.
Que faire en tant que consommateur ?
Cette affaire rappelle que les eaux en bouteille ne sont pas infaillibles. Voici quelques conseils pour mieux consommer :
- Variez vos sources : Alternez entre l’eau du robinet et les eaux en bouteille.
- Choisissez des marques transparentes : Préférez celles qui affichent clairement leurs méthodes de traitement.
- Restez informé : Suivez les actualités sur les rappels de produits et les contrôles sanitaires.
Vigilance et transparence nécessaires
Cette affaire souligne l’importance de renforcer la réglementation et la transparence dans le secteur des eaux embouteillées. Alors que ces produits sont censés offrir une alternative sûre, les pratiques révélées ébranlent la confiance des consommateurs. Il est donc essentiel de rester vigilant et de diversifier ses choix pour garantir une consommation plus responsable.