Cette pièce de 2 euro offerte aux écoliers vaut une fortune 

Depuis son lancement, cette monnaie inédite fascine les collectionneurs ainsi que les curieux. De quoi susciter une folle émulation sur Internet.

Qui aurait cru qu’une simple pièce de 2 euros, autrefois glissée dans les cartables des écoliers français, deviendrait un trésor convoité ?

Quand l’école rencontre le marché

C’était censé être un petit geste symbolique. Une jolie idée pour marquer les esprits des plus jeunes, à quelques mois des JO de Paris 2024. Le gouvernement a glissé dans les cartables des écoliers une pièce commémorative de 2 euros. Celle-ci frappée spécialement pour l’occasion. Pas une monnaie rare. Pas une édition de luxe. Juste une pièce conçue pour éveiller la curiosité et raconter une histoire. Sauf que cette histoire a pris un virage que personne n’avait vu venir.

Très vite, les cours d’école se sont transformées en mini places de marché. Intrigués, les élèves ont commencé à comparer les pièces. À s’interroger sur leur valeur. Des conversations qu’on n’attend pas forcément à huit ans. On n’était plus sur les échanges de cartes Pokémon, mais sur les premières leçons de spéculation. Car pendant que les enfants découvraient la face brillante de leur pièce commémorative de 2 euros, les parents, eux, tombaient sur des annonces à 200, 500 voire 1000 euros sur Internet. Oui, pour une pièce qui, au départ, valait deux euros. Certains se sont frotté les yeux. D’autres ont cédé à la tentation et vendu. Le phénomène a gonflé comme une bulle, entraînant dans son sillage curieux, collectionneurs et opportunistes.

Dans ce joyeux chaos, les enseignants se sont retrouvés en première ligne. Coincés entre excitation générale et cadre pédagogique à maintenir, ils ont improvisé. Plutôt que d’interdire, beaucoup ont embrassé l’occasion. Parler d’économie, de rareté, d’offre et de demande, tout ça devenait soudain très concret. Une vraie leçon grandeur nature, bien plus engageante qu’un exercice sur papier. Certains élèves ont découvert la numismatique, d’autres la réalité parfois absurde du marché. Et dans les familles, les discussions ont fusé. Garder la pièce comme souvenir ? La vendre pour se faire un petit billet ? Pas mal de parents ont été surpris par la maturité de leurs enfants face à ces choix. Ou par leur créativité quand il s’agissait de négocier.

Une pièce de 2 euros pas comme les autres

La Monnaie de Paris, en charge de cette opération massive, a dû intervenir à un moment. Quatre millions de pièces distribuées aux écoles, ce n’est pas rien. Et quand on y ajoute les vingt -quatre millions de versions grand public, le terme « rareté » prend un sérieux coup dans l’aile. L’institution a calmé le jeu, précisant qu’une pièce devient réellement rare en dessous de deux millions d’exemplaires. Ce rappel n’a pas éteint la fièvre, mais il l’a refroidie. Il a aussi recentré les choses. La vraie valeur d’une pièce commémorative de 2 euros, ce n’est pas juste son prix sur eBay. C’est aussi son histoire, son design, son lien avec un moment collectif fort.

Côté design, justement, le choix n’était pas anodin. Une Tour Eiffel stylisée, flanquée des anneaux olympiques, en plein cœur de la pièce. Une manière de marquer le coup, de lier la capitale à cet événement mondial. Et pour les passionnés, les vrais, des éditions plus raffinées ont été proposées : finitions brillantes, séries limitées, emballages soignés. Là, les prix montent avec plus de logique. Et l’engouement reste, mais change de nature. On passe de la hype à la passion.

Aujourd’hui, en 2025, l’agitation est un peu retombée. On parle encore de cette pièce commémorative de 2 euros, mais plus avec la même fièvre. Les enfants ont grandi, les pièces dorment dans des tiroirs, dans des boîtes à souvenirs, ou continuent leur vie sur le marché de la collection. Ce qui reste, c’est une drôle de page de l’histoire scolaire, un moment suspendu où une simple pièce a réussi à déclencher des prises de conscience, à initier des dialogues inattendus entre générations. Et peut-être aussi à redonner un peu de magie à l’objet de monnaie, qu’on ne regarde plus tout à fait pareil.

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À propos de l'auteur, Anna Chevalier

Toujours à la recherche de nouvelles inspirations, Anna se passionne pour les histoires capables d'émouvoir et de marquer les esprits. Appréciée pour sa sensibilité unique et son talent pour transmettre des émotions intenses, elle croit profondément que les récits rapprochent les gens. Lorsqu'elle n'écrit pas, Anna aime explorer des projets caritatifs, capturer des instants précieux en photographie ou exprimer sa créativité à travers la peinture.