Un vent de panique souffle sur le monde des télécoms : la rumeur d’une fin de SFR n’est plus un simple bruit de couloir, elle se rapproche à grands pas.
Une tempête rouge dans le ciel des télécoms : vers la fin de SFR
On a tous connu, à un moment ou un autre, un petit bout de vie chez SFR. Une box installée à la va-vite dans un nouvel appart, un forfait RED à prix cassé chopé un dimanche soir, un abonnement mobile filé aux ados pour qu’ils arrêtent de squatter le Wi-Fi. Bref, SFR, ça parlait à tout le monde. Et pourtant, ce symbole familier semble s’effriter à vue d’œil. Le réseau, vous l’avez senti, est parfois capricieux. Le service client, souvent trop loin. Les tarifs ? Étrangement à la hausse, sans vraiment prévenir. Derrière ce malaise diffus, une réalité plus brutale : l’opérateur perd du terrain. Sérieusement. Sur le mobile, c’est une hémorragie. Plus de 100 000 clients ont disparu entre juin et septembre 2024. Certes, c’est moins que le trimestre précédent, mais quand on voit Free, Orange ou Bouygues engranger des abonnés, la comparaison fait mal.
Et sur le fixe ? C’est à peine mieux. La fibre peine à convaincre, les clients filent ailleurs, et les chiffres stagnent. SFR affiche 66 000 nouvelles connexions, quand Free en claque 137 000 et Orange, carrément 259 000. L’écart est énorme. Ce n’est pas juste une mauvaise passe, c’est une glissade prolongée. Et derrière les abonnés qui désertent, il y a les finances qui trinquent. Chiffre d’affaires en recul, rentabilité qui s’effondre, investissements qui s’envolent… La spirale est lancée. L’ombre d’une fin de SFR commence à prendre forme.
Dette colossale, vente en vue
Les derniers chiffres ne laissent pas beaucoup de place au doute. Le chiffre d’affaires a pris une claque : -4,7 % en un an. Sur le mobile, la baisse est nette. Et même si le fixe tient un peu la route avec une petite progression, ça ne suffit pas. L’EBITDA, ce thermomètre interne de la rentabilité, chute de près de 10 %. De l’autre côté, les investissements continuent d’augmenter. On parle de 490 millions d’euros injectés. Mais sans retour. Et surtout, en toile de fond, il y a cette dette abyssale qui plane sur Altice, la maison mère. On frôle les 24 milliards d’euros. Quand on voit ça, on comprend mieux pourquoi une vente se dessine. Une vraie. Pas une hypothèse.
Patrick Drahi, le boss d’Altice, réfléchirait depuis un moment à tourner la page. C’est lourd à gérer, trop instable. Il a peut-être tout tenté, mais rien n’a vraiment fonctionné. Résultat : la fin de SFR n’est plus une perspective abstraite. Et pour les abonnés, c’est le flou total. Est-ce qu’ils seront migrés vers un autre opérateur ? Perdront-ils leurs offres actuelles ? Devront-ils signer un nouveau contrat ? Pour 7 millions de clients, ces questions ne sont pas anodines.
Un avenir incertain
Les scénarios se bousculent. Le plus probable : un démantèlement, chacun récupère sa part. Orange, Free, Bouygues, à la chasse aux bases clients, aux infrastructures. Bouygues, avec son partenariat déjà en place depuis 2014, serait bien positionné pour ouvrir le bal. Mais on murmure aussi que des groupes étrangers, comme STC, pourraient jeter un œil intéressé. Ce serait plus simple à gérer, une vente unique. Mais ça soulèverait pas mal de questions sur la souveraineté numérique.
Aujourd’hui, c’est silence radio. SFR ne dit rien. Altice non plus. Officiellement, la priorité, c’est de se redresser. Officieusement, les négociations pourraient bien être déjà lancées. Une chose est sûre : la fin de SFR, ce n’est plus juste un scénario catastrophe. C’est un futur de plus en plus crédible. Et il va falloir s’y préparer. Car pour les clients, comme pour le marché, un tel bouleversement ne sera pas sans conséquences.