Une simple décision de justice vient de faire vaciller l’avenir des compteurs Linky en France. Et pour des milliers de foyers lassés de ce boîtier controversé, c’est enfin le début d’une vraie libération.
Une affaire qui réveille les doutes autour des compteurs Linky
Joseph Cascina n’avait rien d’un militant. Il ne cherchait pas la lumière. Ce qu’il voulait, c’était juste vivre en paix, dans sa maison de la Loire. Mais un jour, un technicien est venu installer un de ces fameux compteurs Linky, comme ça, sans lui demander son avis. Trois ans et demi plus tard, il est épuisé, rongé par des symptômes bizarres : migraines, acouphènes, insomnies. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, jusqu’à ce qu’il fasse le lien avec l’appareil vert fluo fixé à son mur. Alors il s’est battu. Et il a gagné. Pas facile. Il lui a fallu deux tribunaux pour faire entendre sa voix, mais le verdict est tombé : Enedis doit retirer le boîtier et remettre un ancien modèle.
Cette histoire, elle dépasse largement le cas de Joseph. Elle met en lumière une réalité dérangeante. On parle beaucoup de modernité, de progrès et d’objets connectés. Mais on oublie ceux qui ne les supportent pas. L’électrosensibilité, même si elle n’est pas encore pleinement reconnue, devient une question de santé publique. Des gens vivent mal, vraiment mal, à cause de ces installations. Et cette décision de justice change la donne. Elle montre qu’un simple citoyen peut faire bouger les lignes. Pour beaucoup, ce sera peut-être le déclic pour oser déposer un dossier. Pour d’autres, un espoir de ne pas subir en silence. Une chose est sûre : le débat autour des compteurs Linky est loin d’être terminé.
Vers un bras de fer durable
L’affaire de Joseph crée un précédent. Et ce précédent fait peur à Enedis. Jusqu’ici, la stratégie était claire : dire que tout va bien, que les études sont rassurantes, que les compteurs Linky ne posent aucun souci. Et pourtant, la justice vient de dire l’inverse. Pas en généralisant, non, mais en reconnaissant qu’un cas individuel, appuyé par un dossier médical solide, pouvait suffire à faire sauter l’obligation. Une brèche vient de s’ouvrir, et ce genre de brèche peut vite devenir un passage.
Le collectif Stop Linky 5 G Loire ne s’y trompe pas. Pour eux, c’est une victoire historique. Ils parlent déjà de simplifier les procédures, de supprimer les frais pour ceux qui veulent revenir à un compteur classique. Ils espèrent que cette affaire serve d’exemple. Et si d’autres juges leur donnent raison, on pourrait bien voir émerger une vague de contestation plus structurée, plus visible, plus difficile à ignorer. D’autant que le sujet ne se limite pas à la santé. Derrière ces boîtiers, il y a aussi des questions de vie privée, de collecte de données. Sans oublier le sujet de transparence qui est aussi important.
Derrière les promesses de modernité se cache une autre réalité. Celle d’un progrès qui ne convient pas à tout le monde. Et si on veut éviter que le rejet ne se transforme en méfiance généralisée, il va falloir écouter. Écouter les alertes et les plaintes. Les compteurs Linky, dans leur ambition de tout connecter, ont réveillé quelque chose de plus profond : le droit, pour chacun, de ne pas tout accepter.