Coup dur dans le monde du prêt-à-porter : H&M crée la stupeur en annonçant la fermeture définitive de tous les magasins de cette enseigne emblématique.
C’est le genre d’annonce qu’on redoute, même quand on la sent venir. La fermeture des magasins H&M n’est plus une rumeur. C’est une réalité qui se concrétise. Une chose est sure, elle ne laisse personne indifférent. Surtout pas les fidèles de la marque Monki, qui faisaient partie de ces clientes attachées à une mode jeune, audacieuse et colorée, loin des standards trop sages. Cette décision est un vrai signal d’alerte pour tout un secteur déjà bien malmené. L’univers du prêt-à-porter est en train de changer à grande vitesse. Et même les géants commencent à vaciller.
Monki disparaît, H&M réorganise
Le groupe H&M, on le connaît pour sa capacité à inonder le marché de vêtements accessibles et tendance. Seulement voilà, il vient d’annoncer une réorganisation majeure. Et cette fois, c’est Monki qui en fait les frais. C’est plus qu’un simple retrait. Il s’agit là d’une fermeture en cascade des boutiques physiques de l’enseigne. Il en restait une soixantaine dans le monde, et la plupart vont tout simplement disparaître d’ici 2025. À Stockholm et Göteborg, deux points de vente feront de la résistance, mais ailleurs, le rideau tombera pour de bon. La fermeture des magasins Monki H&M concerne ici un segment très ciblé du groupe. Celui qui s’adressait aux jeunes urbaines un peu rebelles, un peu arty, avec des pièces originales qu’on ne trouvait pas partout.
Monki, lancé en 2006, avait pourtant réussi à se forger une vraie identité dans un marché ultra concurrentiel. L’enseigne n’était pas juste une autre déclinaison de fast fashion. Elle avait sa propre patte, une communication décalée, un ton libre, une esthétique assumée. Mais ça n’a pas suffi. Malgré cette image bien construite, la marque n’a pas trouvé l’équilibre économique nécessaire pour durer en solo. Ce choix du groupe suédois traduit une volonté de recentrer ses efforts sur ce qui fonctionne vraiment, quitte à sabrer ce qui faisait la diversité de son portefeuille. En coulisses, on sent que la machine est en train de se resserrer pour mieux tenir face aux vents contraires.
La rentabilité avant tout
Ce qui est frappant, c’est que cette annonce survient alors même que H&M continue d’afficher des chiffres impressionnants. Avec un CA de plus de 22 milliards d’euros en 2024, la maison-mère semble en pleine forme, du moins à première vue. La réalité, évidemment, est moins lisse. Derrière les bilans flatteurs se cache une gestion stratégique serrée, où chaque marque est scrutée à la loupe. Les enseignes les plus performantes restent dans la course. Les autres sont soit intégrées dans des formats existants, soit remerciés. La fermeture des magasins H&M dans le cas de Monki est donc le résultat d’un arbitrage clair. Maximiser l’impact, réduire les coûts, abandonner les branches les moins solides.
Et l’histoire ne s’arrête pas complètement là. Monki, même sans boutiques physiques, ne disparaîtra pas totalement du paysage. Une partie de la collection sera encore disponible dans les magasins Weekday, une autre marque du groupe. C’est un peu comme une fusion discrète. Une manière de préserver une empreinte sans avoir à maintenir toute une structure dédiée. Pas de clap de fin brutal, mais une transition douce, presque mélancolique. Le public fidèle devra simplement changer ses habitudes, et troquer l’expérience en boutique contre une présence plus discrète en rayon.
La fermeture des magasins Monki de H&M rappelle brutalement à quel point l’industrie de la mode vit une période de mue. Les modèles traditionnels peinent à s’adapter à un monde qui bouge vite. Entre explosions du commerce en ligne, préoccupations environnementales, et mutation des comportements d’achat. Le temps où l’on multipliait les ouvertures comme on aligne les cintres est révolu. Aujourd’hui, il faut trier, repenser, et parfois couper. Et même les poids lourds comme H&M n’échappent pas à cette réalité.
Alors oui, c’est une page qui se tourne. Pour Monki, pour ses fans, mais aussi pour tout un pan de la fast fashion qui doit désormais apprendre à faire moins… mais mieux.