La réforme RSA, effective au 1er janvier, rend l’inscription à France Travail obligatoire pour tous les bénéficiaires. Cela concerne désormais 1,8 million de personnes, contre seulement 40 % auparavant. Même les allocataires ayant une activité professionnelle seront concernés par cette démarche automatique.
Après leur inscription, les nouveaux demandeurs d’emploi seront d’abord placés dans une catégorie temporaire (« catégorie G ») en attendant un entretien d’orientation. Cet entretien permettra de les diriger vers des programmes adaptés à leur situation, qu’ils soient proches ou éloignés du marché du travail.
L’aide devient conditionnée à une activité hebdomadaire
Pour recevoir le RSA, les bénéficiaires devront désormais s’engager à réaliser entre 15 et 20 heures d’activités hebdomadaires.
Ces activités peuvent inclure :
- Suivre une formation,
- Obtenir le permis de conduire,
- Participer à des projets associatifs,
- Faire un stage en entreprise.
Il est prévu que certaines exceptions soient appliquées, notamment pour les parents isolés sans solution de garde, les personnes en situation de handicap ou en grande difficulté personnelle. Les heures seront intégrées dans un contrat d’engagement qui sera co-construit avec France Travail.
Si ces conditions ne sont pas respectées, une nouvelle mesure, appelée « suspension-remobilisation », pourra suspendre temporairement le versement du RSA, dès 2025. Les bénéficiaires de la réforme RSA pourront toutefois récupérer leurs droits en reprenant leurs engagements.
Une réforme qui divise
Malgré ses objectifs ambitieux, cette réforme suscite de nombreuses critiques. Associations et élus dénoncent un dispositif trop contraignant et pointent plusieurs dérives possibles, notamment :
- Le risque de « travail gratuit »,
- Une perte d’autonomie pour les bénéficiaires,
- Des radiations plus fréquentes.
Le Secours catholique et d’autres organismes ont exprimé leurs inquiétudes face à ces nouvelles règles, estimant qu’elles pourraient éloigner certains allocataires de leurs projets d’insertion.
Un bilan mitigé des expérimentations
Testée dans 49 départements, la réforme a donné des résultats contrastés :
- Points positifs : Une meilleure confiance en soi pour certains participants et une simplification des démarches administratives.
- Points négatifs : Les 15-20 heures d’activités hebdomadaires sont difficiles à appliquer pour les bénéficiaires les plus éloignés de l’emploi, et cette contrainte administrative pourrait les décourager.
Le coût de ce dispositif, évalué entre 600 et 1 200 euros par bénéficiaire, pose également des questions sur sa faisabilité à long terme.
Un équilibre à trouver
La réforme RSA, portée par le gouvernement, vise à renforcer l’insertion professionnelle et à moderniser le dispositif d’aide sociale. Cependant, son caractère obligatoire et les contraintes associées divisent. L’impact réel de ces changements sera observé dans les mois et années à venir.