Alors que La Banque Postale annonce la fermeture définitive de ses portes d’ici 2025, des milliers de clients se retrouvent face à une question cruciale. Que faire maintenant pour sécuriser leur argent et préparer la suite sereinement ?
Ils l’avaient lancée avec ambition, cette néobanque 100 % digitale, pensée pour une génération connectée, pressée, indépendante. Une promesse simple : une banque dans la poche, à deux euros par mois, facile, claire, efficace. Mais six ans plus tard, rideau. La fermeture de Ma French Bank, annoncée pour 2025, a de quoi surprendre ceux qui y voyaient une alternative solide aux géants du secteur. Et maintenant, que vont faire les centaines de milliers de clients pris dans cette histoire ?
Une tentative numérique qui n’a jamais vraiment trouvé son rythme
Pas besoin d’avoir fait HEC pour comprendre que le marché des néobanques, en ce moment, c’est un champ de bataille. Des mastodontes comme Revolut ou N26 occupent déjà le terrain, avec des moyens colossaux, une base utilisateur mondiale et un appétit insatiable pour les parts de marché. Dans cette jungle, Ma French Bank, pourtant adossée à La Banque Postale, n’a jamais vraiment réussi à s’imposer.
Derrière l’apparente simplicité de l’offre, les coûts ont continué à grimper. Sécurité bancaire, développement tech, service client… Ce genre de machine ne tourne pas gratuitement. Et les deux euros par mois, aussi séduisants soient-ils pour l’utilisateur, ne suffisent clairement pas à faire tourner la boutique. Pendant que les dépenses grimpaient, le chiffre d’affaires, lui, restait sage. Trop sage.
La stratégie de départ misait sur un virage digital fort, sur une jeunesse hyper connectée qui veut tout gérer depuis son smartphone. En théorie, ça collait. Dans la pratique, le modèle s’est heurté à une équation simple : sans rentabilité, pas de pérennité. Alors la décision a été prise. Une décision froide, sans appel : mettre fin à l’expérience, réallouer les ressources vers des activités plus traditionnelles, plus rentables, plus sûres. Voilà comment on arrive à la fermeture de Ma French Bank.
Banque Postale : l’heure de faire ses valises…
Pour les clients, il y a un cap à franchir. Pas de panique, mais pas de procrastination non plus. Les comptes seront maintenus soixante jours après l’annonce officielle, ce qui laisse un peu de temps pour organiser son départ. L’une des premières choses à faire : choisir une nouvelle banque. Ce n’est pas l’offre qui manque, entre les banques classiques qui ont rattrapé leur retard numérique, et les autres néobanques, plus solides, qui ont prouvé leur capacité à tenir la distance.
Le service de mobilité bancaire simplifie pas mal les choses : transferts de fonds, virements, prélèvements automatiques… tout peut suivre, à condition de s’y prendre sérieusement. Pendant ce temps, il ne faut pas oublier de télécharger ses anciens relevés. On ne sait jamais quand on en aura besoin, et une fois les comptes fermés, ça devient vite un casse-tête.
Ceux qui ne veulent pas totalement renoncer au digital peuvent aussi envisager des hybrides. Certaines banques traditionnelles proposent aujourd’hui des applis très bien pensées, tout en gardant une agence physique pour les opérations plus sensibles. Une sorte de compromis rassurant, surtout en période de transition.
Fermeture de Ma French Bank : les alternatives
La Banque Postale, de son côté, devrait proposer des solutions de repli. Pour certains, ce sera suffisant. D’autres préféreront aller voir ailleurs, vers des acteurs comme Boursorama ou Hello Bank, souvent cités pour leur agilité et leur rapport qualité-prix. Mais quoi qu’il arrive, ce changement imposé peut aussi être une occasion : repenser sa façon de gérer son argent, chercher une offre plus en phase avec ses habitudes et ses attentes.
Il ne faut pas non plus perdre de vue ce que cette fermeture de Ma French Bank dit du marché français. L’écosystème des fintechs bouge vite, trop vite parfois. Beaucoup de projets brillent au lancement, mais peinent à durer. Les utilisateurs, eux, deviennent plus exigeants. Et les modèles économiques trop fragiles ne tiennent pas la route.
Au fond, cette histoire, ce n’est pas juste celle d’un produit bancaire qui disparaît. C’est un signal. Un rappel que derrière les applis lisses et les slogans percutants, il faut un vrai socle. Et que dans le monde de la finance, même digitale, rien ne remplace une base solide. La fermeture de Ma French Bank n’est peut-être pas la fin d’un rêve digital, mais un rappel utile : la modernité ne suffit pas, il faut qu’elle tienne la route sur le long terme.